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    Il est beau coco

     

     

    Il a été montré le rôle indispensable de la nomination de l'enfant à sa naissance. L'enfant, à peine sorti du ventre de sa mère, a besoin de repères, à commencer par qui il est. On néglige l'importance de l'appeler par son prénom et la formule toute faite «oh le beau garçon, oh la belle fille» à quelques instants de son existence dénature la relation future. Pourtant les répercussions sur son individuation peuvent être conséquentes. Le paroxysme est atteint lorsque l'enfant est nommé, souvent jusqu'à tard, «ma gnognote, mon poussin», ou pire encore parce que passant inaperçu, «mon bébé». Au même titre que «parler bébé» à son enfant, sous prétexte que de toutes façons il ne peut pas tout comprendre engendre des traumatismes difficilement récupérables. «Il va boire son lolo, c'est l'heure de son miam-miam», ou le «parler petit nègre», quelle bonne idée pour abrutir son enfant. Des parents ont même écouté la manière de parler des enfants pour pouvoir la reproduire, comme s'il existait le Français, l'Anglais, le Bébé. Cela donne un vocabulaire assez comique et les parents ne s'adressent à l'enfant, voire entre eux en sa présence, qu'au travers de cette nouvelle langue qu'ils manient fort bien je dois dire.

     

     

     


    Il est vrai que lorsque l'enfant commence à parler, il y a certains mots sur lesquels il bute et a du mal à les prononcer. Crocodile devient crocrodile, voiture-tuture, balançoire se transforme en balanchoire etc. Pour les raisons de ce lent et dur apprentissage je vous renvoie à les lecture des textes de Jean Piaget. Les parents anticipent donc et s'expriment avec ce langage là dès la naissance de l'enfant. Il entend donc ce qu'il est censé mal prononcer plus tard comme étant le bon mot. Finalement c'est le parent qui s'infantilise lui-même. Une régression qu'il effectue pour lui indirectement et le renvoi à son propre vécu. L'adulte a tellement peur de «mal» faire, se trouve tellement dépourvu de tous ses moyens lorsque l'enfant pleure et qu'il ne comprend pas ce que ces pleurs signifient, tantôt pour signifier la soif, la faim, tantôt la douleur ou tout simplement pour signifier qu'il existe. Face à ce petit être qu'il ne comprend pas et qu'il croît réduit au simple langage animal, ici les pleurs pour s'exprimer, l'adulte se rassure en parlant le langage bébé. Il se met au «niveau» de l'enfant croit-il, alors que le bébé ne demande qu'à se mettre au sien.

     

     

     


    Que les parents nomment les choses par le nom qu'ils utilisent eux pour nommer sans chercher à les adapter à l'enfant. Il n'est pas si important au départ que l'enfant comprenne ce qui est dit mais simplement qu'il entende. Il n'est pas nécessaire lorsqu'il commence à utiliser le langage qu'il prononce correctement tout de suite, mais le reprendre lorsqu'il se trompe ou bafouille et ne pas «laisser tomber» en prononçant à son tour de la manière qu'il prononce.

     

     

     


    Nommer son fils «Pépère» est également assez fréquent, cela nous renvoie à deux générations d'écart. Voir son enfant déjà comme un petit vieux ou revoir le passé au travers de son enfant, bien sûr le terme est mignon, tendre comme toutes les dénominations qu'on l'on pourrait soumettre à son enfant. On dit souvent qu'en avançant dans l'âge on retombe en enfance, que la sénilité nous fait redevenir enfant, alors pourquoi sur le bébé apposer «pépère» ? L'aspect physique sans doute, cette bonhomie que l'on rencontre chez les deux âges, cet immobilisme également.

     

     

     


    L'enfant est un être humain et intègre ce qu'on lui apprend, à commencer par le langage. Nommer les choses par leur nom sans principe réducteur ou simplificateur. Pour qui est-ce bon, pour l'enfant ou pour le parent ? L'enfant a besoin de s'identifier tour à tour à ses parents puis au monde extérieur mais il doit savoir ce qu'il est. Au père de dire «tu es un homme, mon fils», à la mère de signifier la femme à sa fille. Il en est de même pour la prise du biberon. L'enfant n'est pas simplement une bouche à nourrir, il doit être rassasié alimentairement et affectivement. Donner le biberon juste pour le nourrir a un caractère déstabilisant. Il est vrai que pour beaucoup cette démarche a un caractère de corvée, sous entendant un passage obligé toutes les trois heures, y compris la nuit, et on minimise de fait le rôle de la parole. Plus vite il aura mangé et plus vite l'on peut passer à autre chose. Or l'enfant a besoin de mots derrière ce qu'il ingurgite surtout s'il n'a pas été allaité. Le biberon est le substitut symbolique de sa relation au sein à la mère, si dans ce que lui donne sa mère l'amour, la tendresse ne passe pas, il devient un ventre simplement. Si l'on parlait un peu plus aux enfants dans ces moments là, on s'apercevrait qu'ils se nourrissent beaucoup mieux. Dolto racontait avoir vu des orphelinats en ex URSS où les premiers âges étaient alignés les uns à côté des autres, plus d'une vingtaine, à l'heure de la tétée, les infirmières présentes coinçaient le biberon entre l'enfant et un coussin et pouvaient ainsi vaquer à leurs occupations. Ces enfants souffraient tous de ce balancement que l'on peut constater chez certains autistes. Le rapprochement va de soi.

     

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