Nos amis les bêtes !
La parenthèse refermée, l'adulte ne peut admettre qu'il est temps «de laisser la place». C'est souvent sous forme d'agressivité et de comportement régressif envers l'enfant que cela se manifeste. On lui avait accordé ses sorties, on lui retire. On lui demande de plier ou on le menace de «le foutre à la porte», attitude paradoxale car il s'agit bien de l'inverse. Il suffirait que l'enfant comprenne cette situation, aveuglé qu'il est à ce moment par tout ce qui l'attend, empêtré dans ses propres craintes de l'avenir. Il suffirait que l'enfant communique avec ses parents, qu'il lui dise à quel point il les aime, à quel point ils comptent à ses yeux... les remercier de ce qu'ils ont fait pour lui et leur dire que quoiqu'il arrive il restera toujours la petite fille ou le petit garçon de ses parents.
Cela paraît bien trop simple mais l'expérience m'en a été donné à maintes reprises. Le jeune adulte ne se voit pas «faire ce cadeau» à ses parents tant la situation est en crise, tant cette impression de non-communication perdure et s'amplifie. Il est vrai que le sens premier de la vie disparaît à ce moment là mais à la différence des animaux nous avons d'autres opportunités. Dans le règne animal, le papillon meurt après s'être reproduit, certains insectes restent enfouis des années dans le sol pour arriver à maturité, lorsqu'ils sortent enfin au soleil, ils n'ont que le temps d'assurer la perpétuation de l'espèce et à la tombée de la nuit meurent. Des milliers d'espèces fonctionnent de la sorte. D'autres se reproduisent jusqu'à leur mort. La vie de l'animal s'arrête lorsque le cycle de la reproduction s'est achevée. Chez la femme elle cesse de pouvoir procréer à la ménopause alors qu'il lui reste 30 à 40 ans devant elle de vie. Baby blues, déprime des 40 ans, traumatisme à 50 ans, le sens de l'existence se trouve sans cesse remis en question.